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lundi 16 mai 2016

Ma première chronique sur "Rien d'autre que la vie"


Aujourd'hui je suis très heureuse de partager avec vous cette magnifique chronique de Reading Love Time, sur mon dernier roman, "Rien d'autre que la vie".

Énorme merci à Anne Ame pour ses 5 étoiles et sa belle analyse qui m'a émue
Le petit clin d’œil à la fin de l'article avec la chanson de Sinéad O'Connor est juste sublime Claire

Reading Love Time - Chronique Rien d'autre que la vie

Rien d’autre que la vie ⋆ Claire CASTI DE ROCCO

rien d'autre que la vie
Plume Rien d'autre que la vie
Résumé de l’auteure:

Ma chronique :

J’ai pris contact avec Claire via un groupe de blogueurs lisant les auteurs indépendants. Après avoir lu le premier chapitre en ligne sur son blog, j’ai de suite voulu en savoir plus. En effet, ce premier chapitre chargé en émotions pose énormément de questions, c’est pourquoi il m’était impossible de passer à côté de ce roman.
Claire Casti de Rocco est une jeune auteure qui a déjà un premier roman à son actif dont je me réserve la lecture pour la fin de l’année, ambiance de Noël oblige . Ce deuxième opus « Rien d’autre que la vie » est une merveilleuse histoire d’amitié fille-garçons avant tout, avec une pointe d’amour, de tristesse, de regrets, de malentendus… Pour moi, une superbe découverte qui m’a émue aux larmes.
Un IMMENSE coup de cœur pour l’histoire d’Anna et Laurent, un couple que j’ai eu du mal à quitter et pour lesquels les larmes me chatouillent encore les yeux au moment même où je rédige cette chronique. Je vous invite à découvrir vous aussi ce roman ainsi que son auteure très talentueuse, Claire Casti de Rocco .
En septembre 2007, tandis que Lise fait le tri dans les affaires de Laurent, son frère récemment décédé, elle découvre une photo accompagnée d’une lettre. En posant les yeux sur les premières lignes de cette lettre, elle reconnaît de suite la plume fine, sobre et minutieuse de Laurent. Bien que très peinée par la disparition soudaine de son frère âgé de 36 ans, emporté par le cancer, Lise ne peut s’empêcher de parcourir cette lettre, ce vestige d’une vie si vite envolée. Sur la photo annexée à la lettre, se trouvent Laurent en compagnie d’une jeune femme, lorsqu’il devait avoir la vingtaine. Pour Lise, leurs corps aussi proches et enlacés ne laissent aucun doute sur leur relation. Laurent n’a jamais été très démonstratif en amour et le fait de se laisser enlacer de cette manière montre que cette femme devait beaucoup compter pour lui. La jolie jeune femme le dévorait des yeux de manière amoureuse, les yeux pétillants et chargés de passion. Leurs deux prénoms étaient inscrits au dos, Laurent et Anna – Juin 1992.
Face à cette découverte, des milliers de questions traversent l’esprit de Lise : pourquoi avoir gardé cette photo ? Pourquoi cette lettre et que représente-t-elle pour Laurent ? Pourquoi n’a-t-elle jamais vu cette femme s’ils étaient aussi proches ?
A ce moment précis, une réalité la frappe… Elle ignore toute une partie importante du passé de son frère. Par l’intermédiaire de cette lettre bouleversante, Laurent demande à sa sœur d’accomplir une dernière faveur. Face à cette réalité, Lise n’a pas d’autre choix que d’honorer la dernière volonté de son frère disparu. Il est temps pour elle de prendre contact avec Anna afin de lui annoncer le décès de Laurent et lui remettre cette lettre qui risque de la bouleverser.
Comment Anna va-t-elle réagir à l’annonce de cette disparition et quelle sera sa réaction face à la dernière volonté de Laurent, son premier amour ? Elle qui a poursuivi sa vie après leur rupture et qui s’est construit une famille. A présent, elle est mariée, comblée de bonheur avec ses deux filles, Marianne et Lilou, et enceinte du troisième enfant. Bien qu’heureuse depuis ces 15 dernières années, Anna a toujours gardé le souvenir de Laurent très précieusement dans un coin de sa tête. Ce jeune étudiant à l’époque, qui fut un ami très proche, d’une bienveillance à toute épreuve, fidèle, apprécié de tous et qui par la suite devint son premier amour. Impossible d’oublier cet être tant aimé qui l’a abandonné du jour au lendemain sans donner de nouvelle pour une raison qu’elle ignore encore…
Malgré sa grossesse presque à terme, Anna ressent le besoin irrépressible de se rendre à l’enterrement de son ex meilleur ami, son amour de jeunesse trop vite révolu. C’est la dernière occasion pour lui faire ses adieux et clore un chapitre de sa vie resté bien trop longtemps en suspens. Récupérer cette lettre, ce souvenir, cette preuve que tout comme elle, il ne l’a jamais oubliée et découvrir peut-être les raisons de son départ qui lui a brisé le cœur ?
Cette perte soudaine va projeter Anna dans ses souvenirs passés avec sa bande d’amis. Ce groupe de jeunes hommes auxquels elle s’est attachée et avec lesquels elle a passé une des plus belle année de sa vie. Un retour 15 ans auparavant avec des moments de joies, de doute, de rire, de peines, de fêtes, d’amour, d’incompréhension, de mélancolie…
♦  ♦  ♦
Tout d’abord, je trouve que cette couverture est très jolie et parfaite pour l’illustration de ce roman. La jeune femme qui figure sur la photo correspond tout à fait à l’image que je me fais d’Anna à l’âge de 18 ans, alors je félicite ce choix très pertinent 
Me voilà maintenant plusieurs heures après avoir tourné la dernière page de ce roman et pour tout avouer, je suis encore très émue et bouleversée par cette histoire qui m’a tenue en haleine au fil des pages. Un roman très abouti qui m’a happée… Une plume superbe, douce, fluide, qui diffuse de merveilleuses émotions et très riche en vocabulaire. Claire Casti de Rocco, vous avez une fan de plus, c’est moi
De très belles descriptions de la côte normande avec les falaises des Vaches Noires, un décor végétal, ensoleillé et sauvage. En clair, un magnifique tableau pour ce récit poignant au sujet de l’amitié et de la complicité homme/femme; mais aussi une histoire d’amour extrêmement touchante et malheureusement avortée bien trop tôt à cause de malentendus, de lâcheté, de trahison… Voilà qui donne un magnifique roman qui force à réfléchir sur le temps qui passe et les malheurs de la vie. Cet écrit délivre un message : Profitez du temps passé avec des êtres chers, déclarez leur tout l’amour que vous leur portez pour ne pas avoir de regrets… Pour ne pas regretter d’avoir laissé filer l’amour de votre vie, ni de regretter de ne pas s’être battu pour rester proche de l’être aimé. Surtout, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que Laurent
J’ai beaucoup aimé les analepses, les chapitres qui appartiennent au passé et qui nous permettent de les découvrir durant leur jeunesse insouciante. On les voit se prendre d’affection les uns pour les autres et souhaiter passer le moindre de leur temps libre ensemble car leur amitié, certes éphémère, est tellement profonde et vraie. S’il fallait trouver un petit bémol à l’histoire, je dirai qu’étant donné qu’ils sont une dizaine de mecs dans la bande, il n’est pas évident de retenir tous les noms et de mettre un visage sur chacun mais bon l’important est d’enregistrer les plus importants !
La lettre de Laurent m’a émue aux larmes, elle est très triste et en même temps c’est une magnifique déclaration d’amour. J’étais désespérée face à cet amour achevé bien trop tôt. J’ai ressenti beaucoup de peine pour lui, d’être passé à côté du bonheur tout simplement et de mourir avec ses regrets et son cœur meurtri. Jusqu’à la fin de sa vie, Laurent a pensé à Anna qui était incontestablement la femme de sa vie.
Même si j’avais quelques théories sur ce qui avait pu causé leur rupture et la fuite de Laurent, ce n’est qu’au cours de l’avant-dernier chapitre que les révélations se font. Face à ces vérités, je me suis retrouvée effondrée par tant de gâchis créé par des personnes égoïstes et manipulatrices, j’avais envie de hurler. On peut dire que Claire Casti de Rocco a clairement réussi sa mission à savoir la transmission des émotions. En effet, je me suis beaucoup attachée à ses personnages. J’ai ressenti une empathie émotionnelle très forte à partager leurs sentiments, à tel point que j’ai eu du mal à quitter Anna et Laurent. Il faut dire que je suis assez sensible et ce qui explique peut-être pourquoi j’ai pris cette histoire autant à cœur.
coeur-gif-039Encore une très belle découverte dans le monde de l’auto-édition. J’espère vous avoir donné envie de découvrir cette histoire qui est triste je ne le cache pas, mais pas tant que ça quand on y réfléchit bien car les 3/4 se passent durant leur jeunesse, avec des moments très heureux de partage, d’amitié, de complicité et d’amour. J’ai vécu ce roman avec la sensation d’être spectatrice de leur rencontre et de cet épisode de leur vie tout simplement.
Merci beaucoup Claire pour m’avoir offert ce joli coup de cœur au plaisir de vous lire à nouveau
Vous retrouverez prochainement une interview de Claire Casti de Rocco dans la rubrique concernée du blog.
Lien vers le site de l’auteure où vous pourrez trouver des photos de ce magnifique décor normand





Rates 5 étoiles
 
 Nothing compares 2 U - Sinéad O'Connor
Je ne peux pas m’empêcher de vous mettre cette superbe chanson « Nothing Compares 2 U » écrite par Prince et chantée par Sinead O’Connor. Une chanson qui est parfaitement représentative de leur histoire lorsqu’on remplace Fifteen days par Fifteen years. Voici mon dernier clin d’œil à l’attention d’Anna et Laurent et à leur amour





vendredi 6 mai 2016

Parution de mon nouveau roman, "Rien d'autre que la vie"

Bonjour,

Nous sommes le 6 mai. Me voilà donc très émue aujourd'hui...

Il est temps pour moi de partager ce second roman avec vous, qui je l'espère, vous entraînera vers d'insouciantes aventures.
"Rien d'autre que la vie" m'a emportée dans une très belle histoire pleine d'émotions, qui m'a souvent déroutée, qui m'a parfois ramenée à mes propres souvenirs aussi.
C'est un roman plus intime qui fait la part belle au bonheur de vivre, mais aussi à la sensibilité. A la jeunesse éternelle.
Anna et Laurent vous feront voyager dans le temps et vous perdre dans leur amour, distillé au fil des pages.


Le livre est désormais disponible sur Amazon en cliquant sur le lien ci-dessous (format papier et numérique) https://www.amazon.fr/Rien-dautre-Claire-Casti-Rocco/dp/1530691230/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1462566226&sr=8-1 et commandable chez votre libraire préféré.
Si ce roman passe entre vos mains, je recueillerai vos commentaires avec plaisir, que ce soit sur ma page auteur, https://www.facebook.com/clairecastiderocco/  sur Amazon une fois votre lecture terminée,
ou encore ici sur mon blog où le premier chapitre est encore en ligne dans l'article précédent.
Je vous invite d'ailleurs à lire les six premiers chapitres qui sont publiés gratuitement sur monbestseller.com (avec plus de 215 lectures en moins de 10 jours :) ).

Je tiens à remercier tout particulièrement Frédéric Clémentz, un auteur de grand talent, sans l'aide de qui j'aurais sans doute franchi la dernière ligne droite de cette route semée d'embûches dans des conditions toutes autres.

Merci à tous pour les partages sur vos pages personnelles et professionnelles, avec vos amis, cercles littéraires etc.

Bonne lecture à tous :)
 
 

jeudi 21 avril 2016

Rien d'autre que la vie - Chapitre 1

RIEN D'AUTRE QUE LA VIE
A paraître le vendredi  6 mai



1

LA NOUVELLE



Septembre 2007

  Des cartons entassés çà et là jonchaient le sol, éparpillés aux quatre coins de la pièce principale. Tout dans ces lieux n'était que poussière. Laurent n'était plus, et faire le tri dans ses affaires était une corvée pour Lise. Elle savait cette opération incontournable, nécessaire, mais ô combien pesante à son goût. Tout près d'Orléans, la petite maison enfouie sous les arbres, baignée dans la pénombre de cette fin d'après-midi, dominait un jardin à l'abandon. Dans le salon où ils étaient installés, seuls les rayons d'une lumière diffuse filtraient à travers le carreau exposé à l'Ouest.
   — Regarde ce que j'ai trouvé... annonça Sébastien, en haussant les sourcils.
   — Tiens, une photo... Jamais vue, fit Lise, avec un sourire teinté de mélancolie.
   — Et c'est étrange, regarde : il y a une lettre avec, on dirait...
  La jeune femme s'empara des documents posés sur le bureau d'un geste plus brusque qu'elle ne l'aurait voulu.
   — Montre. C'était son écriture. L'écriture de Laurent.
   Les yeux de Lise, trente-deux ans, s'emplirent de larmes une nouvelle fois. Sa voix chevrotait. Elle s'était assise pour déplier la feuille qu'elle sentait frêle entre ses mains.
   Elle parcourait à présent la fine écriture, sobre et minutieuse. Ses yeux caressaient le papier, l'embrassaient, avides des lignes rédigées de la main de son frère, à la recherche des dernières traces qu'il avait laissées. Des vestiges d'une vie si vite envolée. Son compagnon, en retrait, avait pris place sur le fauteuil voisin du sien. Mal à l'aise, il attendait, n'osant rompre ce moment si intime. Un moment qu'il sentait important pour elle.
   Ils étaient la sœur et le meilleur ami respectifs de Laurent. Et ils formaient un couple. La vie fait parfois d'étonnantes associations.
   Laurent du haut de ses trente-six ans, était décédé une journée plus tôt. Une âme envolée, entre brusquerie et ironie du sort. La maladie ne l'avait pas laissé en réchapper. Le cancer des poumons, sombre et sournois, n'avait pas eu pitié... Il était déjà installé, perfide, quand se manifestèrent des toux chroniques vaguement louches, des douleurs thoraciques permanentes. Mais c'était trop tard. Il l'avait assailli en traître, indélogeable parasite. Et Laurent avait dépéri pendant près d'un an.
   Il s'était séparé d'Amélie, deux ans plus tôt. Il laissait derrière lui deux enfants de six et neuf ans. Son ex-compagne, d'ailleurs, devait débarquer d'un instant à l'autre pour récupérer des effets leur appartenant, ainsi que des objets personnels de Laurent, qu'elle leur remettrait plus tard. Amélie et Laurent ne s'étaient jamais mariés.

   Sa lecture terminée, Lise observa la photo, les joues ruisselantes de larmes. Son œil sagace se posa sur les traits fins de la jeune femme qui étreignait Laurent. Ce n'était pas Amélie. C'était bien avant. Cela datait d'au moins quinze ans en arrière, d'après un bref jugement de l'air juvénile de son frère. Ils devaient avoir dans les vingt ans tous les deux... Laurent affichait une légère gêne, pétrie de fierté, et néanmoins trahie par une retenue un peu alanguie. Il n'avait jamais été très démonstratif en amour. Mais là... Lise fut forcée de reconnaître qu'il ne s'agissait pas d'amitié. Non, Laurent ne se serait pas laissé enlacer de cette façon, même pour une photo. Il semblait s'enivrer du parfum de cette fille, et Lise se surprit à penser que la main d'ordinaire si timide de son frère emprisonnait son épaule pour mieux la retenir, la ramener plus près de lui. Elle détailla enfin la jeune femme. Jolie. Brune, les cheveux longs. Insouciante. Et surtout, amoureuse. Ses yeux étaient éclairés du feu brûlant de la passion, ses joues, rosies de l'ardeur de la jeunesse. Sorte de bonheur perdu au milieu du temps. Car c'était bien cela. Ils incarnaient l'amour. Lise retourna la photo à peine écornée. « Laurent et Anna - Juin 1992 » était inscrit au dos. Écriture inconnue. Laurent avait dû en prendre grand soin, vu son état intact. Que fabriquait-il avec cette photo ? Pourquoi avoir écrit cette lettre ?
   — Qui est cette superbe fille ? demanda Sébastien, sans préambule.
   — Je ne sais pas...
   — Tu ne la connais pas.. ?
   — Non.
   Lise, muette, fixait la vieille moquette, la mine songeuse.
   — Jamais vue ?
   Elle fit un signe de négation de la tête, les yeux dans le vague. Ses cheveux, ébouriffés, accentuaient l'incrédulité peinte sur son visage.
   — La lettre... Elle lui est destinée ? … À la fille de la photo ? se hasarda-t-il, l'étincelle de la curiosité dans les yeux.
   — Oui, il faut croire. Elle s'appelle Anna, c'est forcément la même.
   — Fais-voir, fit-il en tendant le bras vers elle.
   Il examina les inscriptions au verso.
   — C'était il y a quinze ans... constata-t-il.
   — Oui. Une partie de son passé qu'il ne nous a pas racontée. Tu le connais, il n'était pas très expansif.
   — Ce devait être au moment de ses études en dehors du département. Cela correspond à cette période.
   Sébastien l'observait d'un regard en coin, guettant sa réaction. En posant la photo à côté de Lise, il s'aventura à lui demander :
   — Et alors, que dit-elle, cette lettre ? Tu avais l'air bouleversée.
   — Tiens... balbutia-t-elle dans un sanglot, en se levant.
  Sébastien, hébété, prit la feuille qu'elle lui tendait de sa main tremblante. Il savait à quoi s'attendre. Car, s'il avait su masquer le secret de Laurent pendant des années à Lise, ce n'était pas pour tout lui dévoiler, maintenant qu'il était mort. Lise découvrirait elle-même ce que Laurent souhaitait qu'elle accomplisse. Il se rappela ce qu'Anna avait représenté pour Laurent. Et il n'en était resté que l'écume d'un amour inachevé, le sel de ses sentiments inavoués. Son regard troublé de l'émoi qui s'était invité en lui, Sébastien se redressa comme il commençait à lire, tandis que Lise s'éloignait, chancelante, vers la cuisine.


*


   — Tu es vraiment impossible !
   — Non, je suis juste sur les nerfs... Tu me tapes sur le système, j'ai beaucoup de mal à faire face en ce moment, expliqua Anna, essoufflée. Ses joues rouges venaient animer un visage trop pâle ces derniers temps.
   — Ça va être de ma faute maintenant ! s'indigna Guillaume en haussant ses épais sourcils bruns.
   — On t'a déjà dit qu'il ne faut pas contrarier une femme enceinte ? Tu en as eu l'expérience deux fois déjà, quand même.
   — J'imagine bien qu'à presque huit mois c'est dur, mais ce n'est tout de même pas la peine de m'en faire subir les conséquences... ! maugréa-t-il en tirant une chaise pour s'asseoir.
   — Tout ce que je veux, c'est que tu m'épaules. Je me sens pas épaulée, là comme ça...
   Son visage fané lui montrait combien elle était lasse.
   — C'est un dialogue de sourds, là... soupira-t-il en ouvrant la fenêtre.
   Sa voix était devenue rauque, un peu voilée, même. Il roulait de gros yeux, au comble du désespoir. Elle terminait de remplir le lave-vaisselle, sans égard pour les casseroles et les plats qui s'entrechoquaient.
   Dehors, les cris d'enfants qui jouaient s'amplifiaient, une odeur de grillades se répandait.  Guillaume songea soudain que les voisins, même à trente mètres, pourraient entendre leur querelle. Il se radoucit, et tenta de conclure, en se levant :
   — On ne se comprend plus. On discutera de tout ça plus tard. Tu es exténuée, va donc te reposer.
   Elle se retourna d'un coup, balayant l'air de ses cheveux devenus électriques. Sa mine rougie, ses yeux plissés, exprimaient toute sa colère.
   — Exténuée ? Moi ? C'est sûr que quand je te vois assis sans rien faire, je commence à l'être, exténuée !
   Il souffla et se rassit, lassé de cet échange stérile.
   — Anna, tu veux toujours tout diriger. Tout ce que je fais, ça ne te plaît pas. Ce n'est jamais fait comme tu voudrais. Je te connais par cœur. Voilà pourquoi j'ai laissé tomber avec toi. Mais encore une fois, on tourne en rond...
   A peine cette dernière phrase fut-elle achevée qu'elle quitta la pièce en claquant la porte, le laissant pantois sur sa chaise. Le soleil, piquant, perçait à travers la vitre de la véranda. Celle-ci, attenante à la cuisine, la prolongeait. Édifiée sur le flanc de la ferme à colombages, elle s'ouvrait sur une cour pavée ornée d'un jardin fleuri. Dommage que l'automne arrivât... Leur petit village de Normandie avait encore des accents estivaux à cette période.
   Cette matinée mouvementée laissait Guillaume perplexe. Près de quinze ans de vie conjugale avec Anna venaient de s'écouler. Il avait beau se défendre de vouloir décharger sa femme, il ne tentait plus de l'apaiser, puisqu'elle persistait à se comporter en éternelle insatisfaite. Il attribuait la manifestation de son mauvais caractère à sa grossesse, la fatigue prenant le dessus un peu plus chaque jour. En dépit de tout cela, il avait le sentiment de s'occuper à merveille de ses deux filles. Marianne, la ténébreuse, une adolescente de tout juste quatorze ans, indépendante et secrète ; et Lilou, un bout de chou de quatre ans et demi, pleine de vie, représentaient à elles deux le trésor de leur petite famille.
   Guillaume était un homme tranquille. Ses trente-sept ans lui conféraient respectabilité et crédibilité, mais il ne se prenait pas le moins du monde au sérieux. C'était un grand enfant. A l'image des adolescents, il s'habillait très large, plutôt « cool ». Il pouvait passer des heures en pyjama à taquiner le clavier de son ordinateur, ce qui avait le don d'exaspérer Anna. De façon paradoxale, il était assez manuel, sa créativité n'avait de cesse d'étonner son entourage. Encore fallait-il qu'il ait de bonnes idées de décoration pour la maison ou pour l'ornementation du jardin. Frôlant l’obsession, son goût pour la perfection avait le don d'être une source d'agacement pour beaucoup. Son métier de technicien informatique l'y obligeait certes, et même dans sa vie privée, le travail bien fait s'imposait comme une évidence dans tout ce qu'il entreprenait. Rares étaient les fois où il s'énervait.
   Sa peau mate donnait à Guillaume un petit air d'Italien du Sud. Grand, brun. Robuste. Son regard teinté de gris, jamais triste, était pénétrant car il était vrai. C'était un sportif, adepte de course à pied, qu'il aimait pratiquer avec Anna.
   Ces derniers temps, Guillaume avait mis de côté le sport pour mieux gérer les enfants. Du reste, il se retranchait davantage derrière son ordinateur et ses jeux, lesquels, selon Anna, n'avaient ni queue ni tête. Mais ces activités, qui semblaient inutiles, le détendaient. La part du quotidien avait pris tant d'ampleur ces semaines passées, qu'il avait un grand besoin d'isolement pour faire face aux changements qui s'opéraient.
   L'arrivée inattendue de Marianne au tout début de leur relation n'avait pas facilité les choses. Anna et Guillaume avaient vécu une quantité d'événements depuis leur rencontre. Ils étaient tombés l'un sur l'autre, dans l'une des bibliothèques de Caen, un heureux hasard. Il commençait alors son premier job de technicien informatique. D'innombrables beaux moments avaient succédé, des déboires aussi. Quatre années en arrière, à l'arrivée de Lilou, ils avaient bien failli se séparer. Quelle catastrophe cela aurait été pour les filles... La vie n'était pas meilleure non plus en ce moment. Il fallait croire qu'aux perturbations à venir, tout basculait. La peur de l'avenir, l'angoisse de l'inconnu. Une anxiété s'installait et fragilisait les caractères, chamboulait le semblant d'harmonie déjà précaire, presque instable.
   Anna, trente-trois ans, était sans conteste la femme la plus admirable qu'il ait connue jusqu'à ce jour, et son épouse depuis dix ans. Débordante de vie, cette grande et jolie brune à la longue crinière était professeur de sport dans un collège. Le charme de son envoûtante voix grave exerçait toujours son effet de fascination sur Guillaume. Sa silhouette évoluant au fil des mois, fine et imparfaite à la fois, lui allait à ravir. Son caractère était loin d'être facile, mais le sachant, il n'avait jamais cherché à lui en faire changer et, la plupart du temps, s'en accommodait sans rechigner. Au contraire, le côté bienveillant de Guillaume venait à point pour tempérer le trop-plein d'ardeur d'Anna. En arrêt depuis deux mois maintenant, elle sentait cette inactivité forcée lui peser comme un poids mort. Et elle disposait d'un peu plus de raisons valables de faire rugir son foutu tempérament.
   Il savait qu'il devait se modérer encore. Le visage défait de sa femme le lui faisait trop bien comprendre. Quelle difficulté pour lui qui, bientôt à bout de nerfs, s'abstenait de le montrer. Il s'interrogeait sur les prochaines années de cet avenir à cinq, sur les combats qu'il leur faudrait encore mener, quand la sonnerie du téléphone vint le tirer du vagabondage de ses pensées moroses.
   Il y répondit sans grand entrain.
   — Allô oui ? … Non, c'est Galion notre nom... Oui. C'est ça. C'est ma femme, oui.
   Silence. La mine surprise qu'il affichait ne le quitta que lorsqu'il se leva.
   — Attendez, vous voulez bien ? Je vais vous la chercher.
   Le combiné à la main, il sortit par le vestibule, les sourcils froncés, ne sachant où la trouver d'emblée.
   — Anna, téléphone ! jetait-il à la volée en traversant le rez de chaussée.
   Il continuait de marcher, troublé, arpentant la maison de pièce en pièce. Comme dans un jeu de cache-cache, il prit une expression amusée :
   — Anna... Où es-tu... ?!
   Il enjamba les trois premières marches de l’escalier qui menait à l'étage.
   — Anna ?
   Il continua. Arrivé au premier niveau, il entra dans leur chambre.
   Il s'immobilisa, regarda autour de lui.
   — Anna, tu es là ?
   C'est là qu'il la vit adossée au mur perpendiculaire à la fenêtre ouverte. L'air frais du matin se répandait par vagues légères, et on entendait le chant des oiseaux. C'était agréable. Anna aimait s'accouder à la fenêtre pour respirer la campagne.
   — Anna, ma chérie, téléphone pour toi, annonça-t-il d'une voix douce.
   — Je l'ai entendu sonner. Je pensais que c'était ta mère, dit-elle sans grand intérêt.
  Elle ne le regardait pas. Sous son attitude détachée, son profil affichait sa rancœur. Il sentait sa colère pas tout à fait refroidie.
  Elle leva soudain la tête, ses longs cheveux noirs en bataille, puis oscilla, demandant avec une curiosité manifeste, l’œil étincelant :
   — C'est qui ?
   — C'est une certaine Lise. (Il avait plaqué contre lui l'émetteur du combiné pour que son interlocutrice n'entende pas). Et le truc surprenant, c'est qu'elle t'a demandée par ton nom de jeune fille.
   Les yeux qu'elle écarquillait ne cachèrent pas son étonnement. Ils s'éclairèrent soudain d'une lumière troublante. De sa vie, elle n'avait entendu qu'une seule fois ce prénom. Lise.
   — Ah... ? Et que me veut-elle ?
   — Aucune idée... Tiens, lâcha-t-il en lui présentant le sans-fil.
  Elle agrippa le combiné en fronçant les sourcils, le colla à son oreille, puis sans se presser, passa devant lui. Guillaume la regarda se diriger vers le bureau. Il entendit le bruit d'une porte que l'on ouvre, puis les bribes d'une conversation feutrée, masquée par le vrombissement d'une tondeuse à gazon. Sans se poser de questions, il s'éloigna à petits pas rejoindre les marches de l'escalier.

mardi 19 avril 2016

Rien d'autre que la vie - Sortie le 6 mai

Même si on a refait sa vie, certaines personnes sont difficiles à oublier. 

L'amitié qui est née, l'amour, même, nous emportent vers des cimes que nous n'espérions pas atteindre... et nous en fait espérer d'autres, que nous n'atteindrons sans doute jamais.
Parce qu'on a tous des souvenirs de jeunesse cachés en nous, des amis facétieux qui se rappellent à notre mémoire, une histoire d'amour oubliée quelque part...

Je vous invite le 6 mai prochain, à découvrir l'histoire d'Anna, teintée d'émotion et du bonheur de vivre.


samedi 19 mars 2016

RIEN D'AUTRE QUE LA VIE

"Rien d'autre que la vie",
Un titre qui en dit long sur ce qui peut se passer dans une existence.
Des amis fidèles, des erreurs de jeunesse. Des aventures insouciantes à un secret bien gardé... il n'y a qu'un pas.
J'ai hâte de vous faire découvrir une partie de la vie d'Anna.
C'est un livre sensible, plus intime, et j'ai adoré l'écrire. J'espère que vous adorerez le lire !

Je vous invite à le découvrir le 6 mai prochain :)
En attendant, retrouvez-moi demain au salon du livre ou sur ma page Auteur Facebook
https://www.facebook.com/clairecastiderocco/




mercredi 13 janvier 2016

Et si on commençait l'année avec un sourire ?

Cette année 2016, que je souhaite belle et généreuse à tous ceux qui croiseront ce blog et ma route (et à tout le monde en général), je veux la commencer avec le sourire.
Ça fait déjà 2 semaines que je souris...
Pourquoi ? Parce que je termine un roman (pour ne pas dire un pavé), long de plus de 400 pages, que j'ai adoré l'écrire pendant un an, que j'ai appris tout un tas de choses en y travaillant, et parce qu'aussi, il paraîtra bientôt. Quand exactement ? Ça se précise. Je n'ai pas la date exacte, mais je ne suis pas loin de la vérité si je dis que ce sera fin février ou mars. Le faire découvrir, qu'il soit lu... J'en rêve.
On m'a dit qu'il serait meilleur que le précédent. Je le trouve pour ma part, plus abouti. Plus de sentiments sans doute. Plus de profondeur. Le poids des mots, en terme de puissance (pas de sonorité, mais de signification) et ce qu'ils nous font accomplir m'impressionne chaque fois que je prends ma plume.
Mais je ne cache pas que je suis triste derrière mon sourire, car je laisse sur le bord de leur route des personnages qui me sont chers. Ils sont attachants, et j'ai adoré marcher à leurs côtés. J'aurais aimé continuer, mais l'histoire d'Anna a une fin et celle-ci s'achève au pied d'une montagne de souvenirs. De beaux souvenirs. L'amitié. La jeunesse et son insouciance inébranlable. Rien n'avait jamais autant compté à l'époque pour eux tous.
Une époque formidable.
La vie est belle, malgré certaines découvertes que l'on n'attend pas.
Quand vous lirez l'histoire d'Anna et de Laurent, vous penserez à cette phrase.
A bientôt,

lundi 26 octobre 2015

La belle Normandie - Une escapade entre Caen et Houlgate

Un petit retour en arrière...

J'ai posé un pied sur le sol normand l'après-midi du samedi 5 septembre. Et c'est le dimanche 6 septembre que je quittais les environs de Caen pour filer vers la côte normande.

Ce matin-là, dans ma voiture, je sentais mon cœur faire des sauts de cabri.
Des paysages magnifiques défilaient devant mes yeux, dans lesquels j'imaginais mes personnages. La nature ensoleillée, d'un vert presque irréel, à l'image de la campagne anglaise, était plus belle que dans mes souvenirs à cette période de l'année.
Quand je m'approchai d'Auberville et rejoignis le village d'Houlgate, mes narines s'emplirent des effluves marines. Au comble de l'excitation, mon cœur battait plus fort que jamais et je cherchais coûte que coûte à m'approcher de la côte et des falaises des Vaches Noires. Je me sentais peu à peu transportée dans une autre époque, une autre vie... Celle de mes personnages.
Puis dans le centre-ville, je demandai mon chemin à une dame âgée, qui offrit de monter avec moi en voiture pour me guider et m'emmener au plus près des falaises. Elle avait, semblait-il, besoin de monter jusqu'à cet endroit du village. Je trouvai une place pour déposer ma voiture et m'empressai de courir vers la mer, à peine agitée mais ô combien démesurée. 
A marée basse, elle s'étendait à perte de vue. L'eau était d'un bleu acier, et je soupirais d'admiration devant un tel tableau. Le bruit des vagues ondulées et les cris des mouettes me rappelaient soudain quelques souvenirs de vacances.


Je rencontrai un employé de l'urbanisme, affairé à entretenir la plage, et lui demandai sans détour "comment" monter sur les falaises. "On ne peut plus y accéder" me répondit-il. Quelle ne fut pas ma stupéfaction devant cette réponse. Déçue, j'insistai. 
"Vous pourrez monter jusqu'à la table d'orientation puis prendre le sentier après les escaliers...". Les falaises avaient été interdites d'accès depuis au moins cinq ans, selon ses explications, peut-être plus. Il n'avait su me dire. Mais dans tous les cas, c'était trop dangereux, trop glissant. L'érosion en était en grande partie responsable, et la végétation protégée avait repris ses droits depuis toutes ces années.
Je ne pouvais pas me contenter de ça... Je devais aller voir par moi-même.

Je choisissais d'abord de longer la mer pour contourner les falaises et les observer "d'en bas". 
Je rencontrais quelques promeneurs, joggeurs. Un vent cinglant me fouettait le visage. Le soleil jouait à cache-cache, et de l'eau stagnait sur les sillons de sable formés par les marées, miroitant sous des reflets irisés. Puis, à ras des falaises végétales, au pied desquelles galets et gros rochers se mélangeaient, j'aperçus de vieux branchages qui avaient du être charriés par les marées. 
Tout était pur, vierge, vaste.


Chemin faisant, je rencontrais de gros rochers déformés, telles des baleines échouées.
Des flaques les entouraient et l'ensemble avait tous les attraits de sculptures d'art. 
Néanmoins, dans ce contexte, je ne voyais pas plus comment cheminer sur les falaises ; je revins donc sur mes pas.


Je reprenais ma voiture et décidais de continuer à monter la côte pour voir où la route me mènerait. Je me garai donc à l'angle de la rue Baumier puis partis à pied vers le sentier sous les arbres. Je montai, montai puis, gravissant les marches, j'accédai à la magnifique table d'orientation construite sur un ancien blokhaus. 
Je fus éblouie par cette superbe vue en hauteur, offrant un panorama entre ciel et mer.


Toujours à l'assaut des falaises, je gravis une volée de marches, et mes pas me guidèrent vers une étendue d'herbe bordée de quelques arbres. Il y avait trois propriétés, différentes les unes des autres. Je notai que je me situais non loin du bord des falaises... Je m'engageai sans attendre sur le large chemin du sémaphore, qui relie Houlgate à Auberville. J'étais déterminée à découvrir les sentiers cachés d'hier, mais tellement frustrée lorsque je réalisai qu'ils étaient impraticables pour de bon aujourd'hui.
Je croisai ensuite un vieux monsieur, à qui je posai quelques questions, mon carnet à la main (il doit me prendre pour une journaliste, m'étais-je dit à ce moment-même.)  Il me confia qu'il y avait au moins dix ans que les falaises avaient été interdites d'accès, et que des aménagements pour les riverains y avaient été réalisés depuis (celui sur lequel nous étions se trouvait être l'un d'entre eux.) Il me confirma que les allées naturelles de l'époque avaient bel et bien été empruntées dans d'autres temps, et que la végétation y avait été entretenue dans ce but. Mais les glissements de terrain, ajoutés à une flore et une faune rares, avaient fait du lieu un site classé et protégé depuis déjà vingt ans. Restait encore près de 200 hectares à le devenir. 
Et là se posait mon problème... Car j'avais choisi de faire de cet endroit un lieu emblématique de mon histoire. Chargé d'émotions, il représente des souvenirs, des jours heureux. Je devais réfléchir à retravailler certains passages, rechercher d'autres informations concrètes sur le passé de ces falaises.



Je repartais donc incomplète... Frustrée de n'avoir pas pu explorer les falaises sauvages, mais ravie de les avoir approchées de si près, d'avoir foulé le sol normand et côtoyé l'eau salée, d'avoir respiré en ces lieux où quelques uns de mes personnages ont eu la chance de vivre des aventures de jeunesse exceptionnelles.
Je me suis rendue compte de la possibilité d'utiliser ces lieux d'une façon plutôt que d'une autre, et aussi d'abandonner quelques une de mes idées qui en fin de compte n'étaient pas du tout exploitables. Donc cela m'a confortée dans certains de mes choix, et surtout, aidée à crédibiliser mon récit avec des détails et des informations fiables.

J'ai vécu cette escapade comme une expérience riche de sons et d'odeurs, et de ce décor si pittoresque. Elle m'a beaucoup apporté, tant sur le plan émotionnel que culturel, et je la renouvellerai avec plaisir. 
De retour chez moi, et mon récit se situant plus de quinze ans en arrière, j'ai effectué plusieurs recherches via internet sur l'état et l'accès des falaises des Vaches Noires avant les années 2000. Et j'ai dû faire travailler un peu plus mon imagination pour laisser mes personnages s'aventurer quelques fois sur ces contrées sauvages.