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mercredi 24 décembre 2014

Joyeux Noël

Bon, je sais, aujourd'hui il y a certainement autre chose de mieux à faire que d'aller voir ce qui se passe ici...
Mais bon. Ce soir c'est le réveillon. J'en profite donc pour mettre quelques extraits de mon livre "Un soir de Noël" car tout le monde s'affaire aujourd'hui.
Personnellement je ne fais pas le réveillon chez moi ce soir donc c'est un peu la course depuis tout à l'heure... Et donc là, je décompresse.
Alors voilà comment commence l'histoire pour chacun de mes personnages :

"Avec elle, tout était toujours organisé d'avance, et d'une façon ferme et impeccable. 
« Toujours garder une marge de manœuvre ». Tel était le credo de Léana. C’était à chaque déplacement s’accorder un délai supplémentaire équivalent à la moitié du temps d’un trajet à effectuer. Elle gisait là, endormie sur le grand canapé à l'assise confortablement rebondie, des livres empilés sur les genoux, et la bouche ouverte face à la fenêtre sur laquelle la neige s’abattait sans merci. Cette année-là, en ce vendredi vingt-quatre décembre, le réveillon s'agençait sous les flocons se posant de toutes parts, et s’installant dans la petite vie de tous les gens affairés dans leurs préparatifs. C'était là l’une des soirées les plus attendues de l’année, car des départs étaient toujours propices à l’occasion."
[...]
"Non loin de là, Guillaume promenait son chien Casper.
Une balade qu’il avait entrepris au moment même où le voile de la nuit commençait à recouvrir, lent et épais, la campagne esseulée. Il longeait l’orée du bois d’un pas affairé, tandis que les bords du fossé s’assombrissaient naturellement par la présence des arbres s’élevant alentour."
[...]
"Dans une petite ville voisine, Laura se rendait seule chez ses cousines pour réveillonner en compagnie du peu de famille qui lui restait. Là-bas, elle retrouverait son vieil ami d’enfance, Baptiste, qu’elle n’avait pas revu depuis huit ans. C’est fou ce que le temps passe et ce que les vies changent, constatait-elle. La dernière fois qu’elle l’avait quitté, elle venait de fêter ses douze ans, lui en avait quinze."
[...]
"Raphaëlle quant à elle, était une fille jeune et jolie du haut de ses vingt-trois ans.
Elle se tenait là, dans un énorme bus, ou plutôt un car, un brin désuet, troisième place à gauche, parce que les transports lui donnaient d'ordinaire la nausée à plus d’un mètre du conducteur. Elle aurait préféré poser son menu fessier à une distance plus avancée mais d’autres personnes avaient pris avant elle possession des sièges. « Ce ne sera décidément pas le grand luxe », se disait-elle"
[...]  
"Près d’une forêt s’étendant à perte de vue, le bruit d’un moteur ronronnant le long des arbres se faisait entendre, progressant à forte vitesse sur la nationale. Le conducteur, Yvan, venait de décréter à sa belle-famille qu’il allait « prendre l’air », après une énième dispute avec Carolina, sa compagne depuis huit ans déjà.
L’ambiance était devenue des plus électriques en cette période de Noël. Les quelques vingt-cinq convives qui avaient débarqué au compte-gouttes s’étaient agglutinés dans des fauteuils débordants de coussins, un verre à la main."
[...]
"Wissem, lui, vivotait tout près d’un bois, terré dans une grande bâtisse à l’abandon, propriété oubliée d’un cultivateur richissime parti exploiter des champs de betteraves au Sud de la région parisienne. Jamais cette famille aisée n’avait tenu à rétablir cette espèce de manoir en perdition ; trop de travaux à y entreprendre, d’argent à dépenser, un investissement qu’elle jugeait en tous points superflu. Seuls les bois attenants les intéressaient, puisque leur appartenant, avec plus de deux cents hectares, et qui leur permettaient de profiter des joies de la chasse d'une année sur l'autre aux prémices de l’automne. La demeure délabrée en question était à l’écart de toute habitation, au bout d’un chemin et s’élevant sous plusieurs arbres centenaires. Elle dominait un petit champ infesté de mauvaises herbes attirant des squatteurs fréquents en tous genres, allant de la famille désargentée plantant là sa caravane pour on ne sait combien de temps, aux campeurs d’un week end, adeptes du barbecue."

Voilà... Joyeux Noël :)

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