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lundi 26 octobre 2015

La belle Normandie - Une escapade entre Caen et Houlgate

Un petit retour en arrière...

J'ai posé un pied sur le sol normand l'après-midi du samedi 5 septembre. Et c'est le dimanche 6 septembre que je quittais les environs de Caen pour filer vers la côte normande.

Ce matin-là, dans ma voiture, je sentais mon cœur faire des sauts de cabri.
Des paysages magnifiques défilaient devant mes yeux, dans lesquels j'imaginais mes personnages. La nature ensoleillée, d'un vert presque irréel, à l'image de la campagne anglaise, était plus belle que dans mes souvenirs à cette période de l'année.
Quand je m'approchai d'Auberville et rejoignis le village d'Houlgate, mes narines s'emplirent des effluves marines. Au comble de l'excitation, mon cœur battait plus fort que jamais et je cherchais coûte que coûte à m'approcher de la côte et des falaises des Vaches Noires. Je me sentais peu à peu transportée dans une autre époque, une autre vie... Celle de mes personnages.
Puis dans le centre-ville, je demandai mon chemin à une dame âgée, qui offrit de monter avec moi en voiture pour me guider et m'emmener au plus près des falaises. Elle avait, semblait-il, besoin de monter jusqu'à cet endroit du village. Je trouvai une place pour déposer ma voiture et m'empressai de courir vers la mer, à peine agitée mais ô combien démesurée. 
A marée basse, elle s'étendait à perte de vue. L'eau était d'un bleu acier, et je soupirais d'admiration devant un tel tableau. Le bruit des vagues ondulées et les cris des mouettes me rappelaient soudain quelques souvenirs de vacances.


Je rencontrai un employé de l'urbanisme, affairé à entretenir la plage, et lui demandai sans détour "comment" monter sur les falaises. "On ne peut plus y accéder" me répondit-il. Quelle ne fut pas ma stupéfaction devant cette réponse. Déçue, j'insistai. 
"Vous pourrez monter jusqu'à la table d'orientation puis prendre le sentier après les escaliers...". Les falaises avaient été interdites d'accès depuis au moins cinq ans, selon ses explications, peut-être plus. Il n'avait su me dire. Mais dans tous les cas, c'était trop dangereux, trop glissant. L'érosion en était en grande partie responsable, et la végétation protégée avait repris ses droits depuis toutes ces années.
Je ne pouvais pas me contenter de ça... Je devais aller voir par moi-même.

Je choisissais d'abord de longer la mer pour contourner les falaises et les observer "d'en bas". 
Je rencontrais quelques promeneurs, joggeurs. Un vent cinglant me fouettait le visage. Le soleil jouait à cache-cache, et de l'eau stagnait sur les sillons de sable formés par les marées, miroitant sous des reflets irisés. Puis, à ras des falaises végétales, au pied desquelles galets et gros rochers se mélangeaient, j'aperçus de vieux branchages qui avaient du être charriés par les marées. 
Tout était pur, vierge, vaste.


Chemin faisant, je rencontrais de gros rochers déformés, telles des baleines échouées.
Des flaques les entouraient et l'ensemble avait tous les attraits de sculptures d'art. 
Néanmoins, dans ce contexte, je ne voyais pas plus comment cheminer sur les falaises ; je revins donc sur mes pas.


Je reprenais ma voiture et décidais de continuer à monter la côte pour voir où la route me mènerait. Je me garai donc à l'angle de la rue Baumier puis partis à pied vers le sentier sous les arbres. Je montai, montai puis, gravissant les marches, j'accédai à la magnifique table d'orientation construite sur un ancien blokhaus. 
Je fus éblouie par cette superbe vue en hauteur, offrant un panorama entre ciel et mer.


Toujours à l'assaut des falaises, je gravis une volée de marches, et mes pas me guidèrent vers une étendue d'herbe bordée de quelques arbres. Il y avait trois propriétés, différentes les unes des autres. Je notai que je me situais non loin du bord des falaises... Je m'engageai sans attendre sur le large chemin du sémaphore, qui relie Houlgate à Auberville. J'étais déterminée à découvrir les sentiers cachés d'hier, mais tellement frustrée lorsque je réalisai qu'ils étaient impraticables pour de bon aujourd'hui.
Je croisai ensuite un vieux monsieur, à qui je posai quelques questions, mon carnet à la main (il doit me prendre pour une journaliste, m'étais-je dit à ce moment-même.)  Il me confia qu'il y avait au moins dix ans que les falaises avaient été interdites d'accès, et que des aménagements pour les riverains y avaient été réalisés depuis (celui sur lequel nous étions se trouvait être l'un d'entre eux.) Il me confirma que les allées naturelles de l'époque avaient bel et bien été empruntées dans d'autres temps, et que la végétation y avait été entretenue dans ce but. Mais les glissements de terrain, ajoutés à une flore et une faune rares, avaient fait du lieu un site classé et protégé depuis déjà vingt ans. Restait encore près de 200 hectares à le devenir. 
Et là se posait mon problème... Car j'avais choisi de faire de cet endroit un lieu emblématique de mon histoire. Chargé d'émotions, il représente des souvenirs, des jours heureux. Je devais réfléchir à retravailler certains passages, rechercher d'autres informations concrètes sur le passé de ces falaises.



Je repartais donc incomplète... Frustrée de n'avoir pas pu explorer les falaises sauvages, mais ravie de les avoir approchées de si près, d'avoir foulé le sol normand et côtoyé l'eau salée, d'avoir respiré en ces lieux où quelques uns de mes personnages ont eu la chance de vivre des aventures de jeunesse exceptionnelles.
Je me suis rendue compte de la possibilité d'utiliser ces lieux d'une façon plutôt que d'une autre, et aussi d'abandonner quelques une de mes idées qui en fin de compte n'étaient pas du tout exploitables. Donc cela m'a confortée dans certains de mes choix, et surtout, aidée à crédibiliser mon récit avec des détails et des informations fiables.

J'ai vécu cette escapade comme une expérience riche de sons et d'odeurs, et de ce décor si pittoresque. Elle m'a beaucoup apporté, tant sur le plan émotionnel que culturel, et je la renouvellerai avec plaisir. 
De retour chez moi, et mon récit se situant plus de quinze ans en arrière, j'ai effectué plusieurs recherches via internet sur l'état et l'accès des falaises des Vaches Noires avant les années 2000. Et j'ai dû faire travailler un peu plus mon imagination pour laisser mes personnages s'aventurer quelques fois sur ces contrées sauvages.

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